BÉNIN/ AFFAIRE TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT: Ping-pong médiatique entre le procureur de la CRIET et les avocats de la défense
(La réponse du berger à la bergère)

Le procès de Olivier Boko, de Oswald Homeky et de leurs co-accusés, a visiblement quitté la chambre des affaires criminelles de la CRIET pour se tenir dans les médias.
Le procès du richissime homme d'affaires Olivier Boko et de l'ancien ministre des sports Oswald Homeky ainsi que de leur co-accusés inculpés pour "complots contre l'autorité de l'État, corruption d'agent public et faux certificat" tourne littéralement à une guerre de communiqués entre le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) et les avocats de la défense.
Par communiqué de presse en date du 21 janvier 2025, le procureur spécial de la CRIET Elomn Mario METONOU a dénoncé les conseillers des prévenus dont «la stratégie de défense s'inscrit dans la logique de multiplication des incidents pour éviter à tout prix, le débat public sur le fond du dossier, discréditer la justice et entraver le déroulement du procès», a déclaré Mario METONOU dans son communiqué. Il réfute catégoriquement l'article 254 nouveau du Code pénal soulevé par les avocats de la défense pour dénoncer un vice de procédure dans la composition de la Cour.
Les avocats de la défense ont réagi à leur tour au communiqué de presse du procureur. Dans un communiqué rendu public, le 22 janvier 2025, ils ont produit un sévère réquisitoire pour battre en brèche les arguments avancés par le procureur spécial de la CRIET. Ils restent campés sur leur position en soutenant mordicus les vices de procédure soulevés. Avec force détails, ils accusent le procureur spécial de la CRIET de faire économie de vérité. «Nous voudrions, sans rentrer dans une vaine polémique, appeler l’attention de l’opinion publique sur le passage de l’article 6 de la loi n°2020-07 prétendument cité par le communiqué du Procureur spécial qui, contre toute honnêteté intellectuelle, a cru devoir tronquer l’alinéa et supprimer les trois premiers mots du texte dans un but de désinformation, soulignent-ils dans leur déclaration de presse. Ils renchérissent leur accusation contre le procureur. «En procédant ainsi qu’il l’a fait, le Procureur spécial a méconnu les dispositions de la loi qui l’obligent à ne communiquer au public que les éléments objectifs tirés de la procédure.» ont déclaré les avocats de la défense.
Lire l'intégralité du communiqué de presse des avocats.
Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON
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