BÉNIN/ AFFAIRE TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT: Imbroglio sur la composition de la cour
(La présidente récusée par la défense)

Le procès du richissime homme d'affaires Olivier Boko et de l'ancien ministre Oswald Homeky s'est ouvert le 21 janvier 2025 aux assises de la session criminelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) au Bénin. Après 4 heures d'audience le procès a été reporté au mercredi 22 janvier 2025.
Dès le premier jour du procès sur l'affaire de tentative de coup d'État, les praticiens du droit se sont lancés dans une bataille juridique très acharnée sur le respect des règles de procédure en matière criminelle. A 8 heures (7 heures GMT) déjà, tous les prévenus étaient dans le box des accusés. On pouvait les identifier facilement avec les gilets bleus qu'ils portaient sur leur tenue. Outre Olivier Boko et Oswald Homeky, il y avait Hugues Crespin Adjigbekoun, Corneille Ahodegnon Gbaguidi, et Ganiou Sanoussi.
Ils ont été inculpés pour «Complot contre l'autorité de l'État, corruption d'agent public et faux certificat». La cour présidée par la magistrate Christelle Adonon avait les juges Alexandre Gbedji et David Anani comme assesseurs. Le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou représentait le ministère public. Me Kakpo Assogba était le conseil de l'État dans ce dossier.
Près d'une dizaine d'avocats béninois et étrangers se sont constitués pour la défense des prévenus. Ils ont annoncé les couleurs dès la lecture de la liste des témoins. La défense des accusés a exigé la présence de tous les témoins à l'audience. Elle a également contesté la composition des juges siégeants. La défense estime que leur nombre doit être de cinq à raison d'un président et de quatre assesseurs tel que fixé par le code pénal en matière criminelle.
Après, des joutes juridiques entre la défense et le ministère public, soutenu par l'avocat de l'État, la présidente de la cour Christelle Adonon a soutenu, le réquisitoire du ministère public sur la composition de la cour. Elle a ordonné la poursuite des débats. Les avocats de la défense scandalisés, ouvrent une autre paire de manches. Ils dénoncent la partialité de la cour et décident tous, l'un après l'autre, de se déconstituer. Ils vont plus loin, ils récusent la présidente qu'ils accusent de faire partie du cercle des proches amis du Président de la République. Les avocats sont soutenus dans leur position devant la cour par leurs clients. Le procureur spécial Mario Mètonou demande alors la constitution d'office d'avocats pour les prévenus.
C'est dans cet imbroglio que vers midi (11 heures GMT), l'audience a été suspendue pour être renvoyée au mercredi 22 janvier. Le procès est programmé sur 4 jours à la CRIET. Il est prévu pour prendre fin le 24 janvier 2025.
Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON
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