Le dossier relatif à la disparition d'un montant de plus de quatre milliards de F CFA à la Direction Générale des Impôts (DGI) est passé en session criminelle à l'audience du lundi 20 janvier 2025 à la CRIET au Bénin. La séance se poursuit ce 21 janvier.

Dans le box des accusés: Carlos Adohouannou, ancien régisseur de la DGI,  présumé cerveau de l'opération et sept autres détenus cités dans le dossier. Ils sont poursuivis pour: «détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, complicité de détournement de deniers publics». Tous ont plaidé non coupables.

Suivant les clarifications apportées à la cour par le représentant de la DGI, l'affaire a éclaté à proprement parler, le lundi 23 septembre 2019, lorsque l'ex-régisseur de la DGI Carlos Adohouannou est signalé porté disparu. Il a occupé cette fonction du 30 juin 2016 au 31 septembre 2019.

L'inspecteur général des finances entendu sur son rapport d'audit a donné le montant exact disparu. Il a parlé de "4 milliards et 100 millions de F CFA". Les Fonds disparus étaient censés être consignés dans un coffre-fort dont seul, l'ex-régisseur détenait les clés. Ce sont des fonds issus de la collecte des pénalités infligées aux contribuables. Ils sont destinés à approvisionner un compte de fonctionnement "Spécial Équipement" ouvert par la DGI dans les livres du Trésor Public pour notamment, le paiement des prestataires.

Le Directeur Général des Ressources de la DGI au moment des faits, Lambert Gustave ABLET a également fait sa déposition devant les juges. Incarcéré depuis septembre 2020, l'ex- DGR déclare avoir délivré un chèque de 224 millions de francs CFA à un prestataire qui a effectué des travaux de digitalisation des services de la DGI. Ce prestataire n'aurait pas reçu son versement au motif que  le  compte n'était pas approvisionné. Le  chèque devrait être certifié au Trésor Public par Carlos Adohouannou. Il a récupéré le chèque sans provision pour ensuite disparaître. Du vendredi 20 au lundi 23 septembre 2019, Carlos Adohouannou est porté disparu. Suite à un mandat d'arrêt international lancé à son encontre, il a été arrêté par la police sénégalaise à Dakar, puis extradé au Bénin.

Après les dépositions, l'audience a été suspendue dans la soirée pour reprendre le 21 janvier 2025.

Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON