CORÉE DU SUD [EXCLUSIVITÉ]: Le président Yoon Suk Yeol est placé sous mandat de dépôt

(Détention de 20 jours au maximum avant son procès)


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Le président déchu de la Corée du Sud Yoon Suk Yeol a été inculpé formellement pour la loi martiale décrétée le 3 décembre 2024.

C'est la Cour du district Ouest de Séoul qui a été chargée d'examiner la demande de mise en détention provisoire à l'encontre du président déchu Yoon Suk Yeol. Le juge de la cour a rendu son verdict le dimanche 19 janvier 2025, rapporte l'agence Yonhap. Le tribunal reconnaît qu'il existe des risques que le prévenu tente de détruire des preuves et demande par conséquent qu'il soit placé en détention provisoire jusqu'à l'ouverture de son procès. «Avec cette décision du tribunal l'incarcération de Yoon au Centre de détention de Séoul sera prolongée pour les besoins de l'investigation, pour une durée maximale de 20 jours qui comprend également le temps passé en garde à vue», précise l'agence Yonhap.

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L'audience du président Yoon s'est déroulée la veille, le 18 janvier et à duré 5 heures d'horloge. Yoon a défendu son imposition de courte durée de la loi martiale affirmant qu'il ne s'agit pas d'un crime mais d'un «exercice de l'Autorité présidentielle pour surmonter une crise nationale».

Le président avait commis, pour sa défense, huits avocats. Ils avaient en face d"eux six procureurs.

Les deux parties se sont principalement battues autour des allégations selon lesquelles Yoon aurait commis des faits constitutifs d'une insurrection en provoquant une émeute de soldats et policiers mobilisés pour faire obstruction aux membres de l'Assemblée nationale qui tentaient de faire passer une motion pour lever la loi martiale, dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024. Le Bureau d'enquête, partie civile dans cette affaire a affirmé que Yoon aurait ordonné l'encerclement de l'Assemblée dans le but d'empêcher la levée de la loi martiale, ainsi qu'une tentative d'occupation de la Commission nationale des élections (NEC).

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Les avocats de Yoon ont avancé que la multiplication des destitutions de membres du Cabinet aurait mis l'Etat dans une situation d'urgence, ce qui aurait alors rempli les conditions pour l'instauration de la loi martiale.

Parallèlement à la mise en examen du président Yoon Suk Yeol, des dates de cinq journées d'audience, réparties entre mi-janvier et début février sont fixées par la Cour constitutionnelle de la Corée du Sud pour se prononcer sur sa destitution votée par l'Assemblée nationale.

Haris HAAMRAN/ Nouvel ETALON