CORÉE DU SUD: Le président Yoon Suk Yeo déchu écroué
(Il passe sa première nuit au centre de détention de Séoul)

Le président Sud Coréen déchu a finalement été mis aux arrêts le 15 janvier 2025. Il a été placé en détention à Uiwang au Centre de détention de Séoul.
Le président destitué Yoon Suk Yeol est placé en détention à Uiwang situé à 22 Km de Séoul où il passera sa première nuit rapporte l'angence Yonhap. Il a été interrogé pendant plus de 10 heures au bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) dont les bureaux sont situés à Gwacheon. Son interrogatoire porte sur sa brève imposition de la loi martiale.
«Yoon a refusé de répondre aux questions concernant sa déclaration de loi martiale le 3 décembre 2024», indique un communiqué du bureau des enquêteurs relayé par Yonhap. Le président déchu sera, à nouveau, interrogé le jeudi 16 janvier avant que les enquêteurs ne déposent un mandat d'arrêt formel contre lui dans les 48 heures suivant son arrestation.
Opération commando
Le président Yoon a été suspendu de ses fonctions suite à sa destitution par l'Assemblée nationale, le 14 décembre 2024. Il est accusé d'insurrection et d'abus de pouvoir. Il est poursuivi pour avoir envoyé des troupes à l'Assemblée nationale. Il a agit ainsi, après avoir déclaré la loi martiale dans la nuit du 3 décembre 2024 pour empêcher les législateurs de voter contre son décret.
Yoon est le premier président en exercice en Corée du Sud à être arrêté. Il a été appréhendé à 10h 33 (01h 33 GMT) à son domicile officiel situé dans un quartier très huppé du centre de la capitale Séoul, précise Yonhap. Cette arrestation est survenue après l'échec d'une première tentative de son arrestation, début janvier, en raison d'un affrontement avec le personnel de sécurité présidentielle.
Force reste à la loi
Environ 200 policiers et 40 enquêteurs sont arrivés à son domicile pour exécuter le mandat d'arrêt. Heurtés à la résistance des services de sécurité présidentiels, ils ont pu pénétrer dans le bâtiment après deux heures et demie. Les équipes du CIO et de la police ont finalement dû franchir le mur d’enceinte à l’aide d’échelles avant de passer des barrages de véhicules à l’intérieur du site. Au cours de sa progression vers la porte d’entrée du domicile présidentiel, la police a arrêté le chef par intérim du PSS, selon Yonhap. Quelques trente députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) du président déchu étaient également sur place pour protéger leur leader, a dit l’agence.
Retour à l'ordre constitutionnel
La veille de l'arrestation du président Yoon, le 14: janvier 2025, la Cour constitutionnelle de la Corée du Sud a formellement lancé son procès en destitution avec une première très courte audience. Le président Yoon ne s’est pas présenté, invoquant des «inquiétudes» concernant la sécurité.
La cour a jusqu’à la mi-juin pour décider de l’avenir de Yoon Suk Yeol, toujours officiellement président en attendant le verdict. La juridiction pourra soit le démettre définitivement, soit le rétablir dans ses fonctions. Si elle choisit la première option, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les soixante jours.
Haris HAAMRAN/ Nouvel ETALON avec l'agence Yonhap
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