Les producteurs de soja de Djougou ont saisi l'opportunité de la rencontre initiée à Sero avec les producteurs, par la Chambre nationale d'Agriculture du Bénin pour faire un plaidoyer au Gouvernement pour une révision à la hausse du prix d'achat du soja.

Au Bénin, le soja est la principale culture oléagineuse. Avec la 

campagne 2024/2025, entre en vigueur, la décision prise par le Gouvernement depuis deux ans pour interdire les exportations du soja. Ladite campagne qui devrait s'achever en avril 2025 nourrit beaucoup de controverses en ce qui concerne, notamment le prix de cession du kilogramme.

Pour la campagne qui bat déjà son plein, le prix d'achat du kilogramme de la graine a été fixé à 275 F CFA contre 270 F CFA la saison écoulée.

Avec la mesure d'interdiction des exportations, les producteurs de Djougou jugent le prix fixé trop bas et plaident pour une légère augmentation.

La délégation de la Chambre d'Agriculture a beau tenté de se montrer dissuasive, en déclinant toute responsabilité du Gouvernement dans la fixation du prix d'achat du soja, elle n'est pas parvenue à obtenir gain de cause.

Les sojaculteurs de Djougou ont refusé de démordre. 

La Chambre d'Agriculture a indiqué que le prix a été juste homologué par le Gouvernement. Il a été fixé par l'interprofession de commun accord, à la suite d'une entente entre les producteurs et les transformateurs.

La posture adoptée par le Gouvernement dans la fixation du prix d'achat du soja est appréciée à Djougou, comme un jugement à la Ponce-Pilate.

Pour les sojaculteurs, l'État doit user de son pouvoir régalien pour être équitable. Son arbitrage déshérite les producteurs qui sont lésés avec les prix homologués.

Ils exhortent le Gouvernement à tenir compte de la cherté du coût des engrais et l'absence d'une semence améliorée pour la fixation des prix d'achat du soja.

En effet, il faudrait 2 à 3 sacs de 50 Kg d'engrais par hectare pour obtenir une production entre 500 et 800 Kg par hectare.

De plus, il faudrait passer par la croix et la bannière pour avoir accès à l'engrais, surtout le phosphore et le potassium. C'est au regard de toutes ces difficultés que les producteurs de soja de Djougou prient le Gouvernement de veiller à une augmentation du prix d'achat.

Il faut souligner que la mesure d'interdiction de l'exportation du soja a été prise par le Gouvernement pour rendre disponible la matière pour les usines de transformation locales établies au Bénin.

Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON