APPUI A LA SECURITE EN HAÏTI: Le "oui, mais..." du Bénin
Les Béninois imposent un commandement militaire

Le Bénin fait languir la communauté internationale sur sa participation à la Mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) en Haïti. Le Bénin va-t-il envoyer ou pas ses hommes en Haïti ? La question laisse perplexe la communauté internationale.
En février 2024, le Bénin s'est engagé auprès des Nations Unies à déployer un contingent de 2000 hommes en Haïti pour aider ce pays insulaire des Caraïbes en proie à des conflits civils et des violences des gangs à rétablir l'ordre public.
La destruction généralisée de biens et les déplacements de populations ont affaibli la gouvernance et la sécurité publique en Haïti. La violence s'est étendue dans toutes les régions du pays. Selon les estimations, 80% de la capitale, Port-au-Prince est sous le contrôle des gangs.
Le Bénin devrait fournir une force unique dans le cadre de la MMAS placée par les Nations Unies sous commandement de la police kényane. Le Bénin qui devrait fournir le plus gros contingent de la MMAS impose un commandement militaire comme condition sine qua non pour déployer ses troupes en Haïti.
«Depuis le début, nous avons clairement exprimé que, ce dont Haïti a besoin n'est pas une mission de police. Nous croyons qu'il est nécessaire d'avoir une mission militaire en Haïti pour lutter contre les gangs, restaurer la sécurité dans le pays» a déclaré le chef de la diplomatie béninoise Shegun Adjadi Bakari dans une interview accordée au journal américain Miami Herald.
«Notre position et notre engagement restent les mêmes: aider Haïti » a-t-il soutenu. «Mais nous ne pouvons pas envoyer nos militaires en Haïti pour être dirigés par des policiers venant du Kenya» renchérit, le ministre Shegun Adjadi Bakari.
La réticence du Bénin complique le déploiement complet de la MMAS. Parmi les 1000 policiers promis par le Kenya, seulement 400 ont été déployés.
Au-delà de la question du commandement des problème subsistes au niveau du financement de la mission. Plusieurs pays, les États Unis notamment ont precaunisé la transformation de la force multinationale en une mission de paix onnusienne. Le financement est sans doute l'élément moteur de cette proposition.
Mais le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni le 30 septembre 2024, a prolongé d'un an le mandat de la MMAS sans évoquer sa possible transformation en force des Nations unies. Selon les sources diplomatiques, les négociations ont été marquées par l'opposition de la Chine et de la Russie.
«Il est prématuré de planifier toute transformation» tant que la MMAS n'est pas totalement déployée, a laissé entendre l'ambassadeur russe adjoint aux Nations Unies, Dmitry Poyanskiy.
Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON
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