INSÉCURITÉ EN HAÏTI: Massacre de 110 fidèles vodoun à Port-au-Prince

Ils étaient accusés à tort de sorcellerie


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Le weekend a été meurtrier à Port-au-Prince en Haïti. Un chef de gang a organisé un carnage des fidèles vodoun à cause la maladie mortelle de son fils.

Le secteur Wharf Jérémie de Cité Soleil, un des quartiers pauvres de la capitale haïtienne a vecu l'enfer pendant tout le weekend. Les habitants ont été témoins d'un carnage meurtrier.
Les tueries ont commencé le vendredi et se sont poursuivies jusqu'au dimanche 8 décembre 2024. 
Le bilan avancé fait état d'au moins 110 personnes assassinées.
A en croire,  le New York Times, citant le Réseau national de défense des droits, humains, un groupe de défense des droits civils établi à Port-au-Prince. Le massacre commis serait une vendetta personnel d'un chef de gang à qui on aurait dit que la sorcellerie était à l'origine de la maladie mortelle de son fils.
Plusieurs habitants de la Cité Soleil, lieux du drame ont confirmé les faits. Les personnes âgées qui pratiquent le vodoun semblent avoir été particulièrement ciblées dans le massacre.

Soldats en patrouille à Port-au-Prince, Haiti, Jeudi 17 Oct. 2024. (AP Photo/Odelyn Joseph)
L'insécurité en Haïti a atteint des proportions catastrophiques en raison de l’intensification des attaques coordonnées à grande échelle menées par les groupes criminels contre la population et les infrastructures clés du pays. La  police haïtienne et la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) autorisée par les Nations Unies sont complètement submergées.

Démission au sein de la MMAS
Autorisée en octobre 2023 et initialement déployée en juin 2024, la MMAS  a suscité l’espoir de voir la sécurité en Haïti se renforcer. Bien qu’elle soit financée en grande partie par les États-Unis et placée sous commandement kényan, la MMAS reste en phase de pré-déploiement en raison d’une pénurie de fonds et de personnel. Seuls 97,4 millions de dollars sur les 600 millions de dollars nécessaires au financement de la première année ont été alloués, et seuls 400 des 2 500 officiers attendus ont été déployés. Dans ce lot, selon Reuters, près de 20 des 400 policiers kényans  dépêchés sur le terrain ont présenté leur démission. Parmi les policiers se trouvent cinq officiers. Ils ont présenté leur démission en raison des retards dans le paiement des salaires et de mauvaises conditions de travail.
Selon Reuters, les policiers kényans déployés en Haïti n'ont pas perçu leur salaire depuis septembre 2024. Ils sont également sans munitions alors qu'ils font face à des attaques répétées des gangs.

Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON