APICULTURE: Un métier inédit pour la restauration du paysage forestier
L'apiculture a de beaux jours devant elle avec la restauration du paysage forestier

La restauration du paysage forestier n'est pas une gageure. L'apiculture est une activité par laquelle ce défi peut être relevé. La méthode est mise en pratique dans le bassin du Mékrou à Yakabissi.
À l'initiative du projet Forests4Future, des chasseurs d'abeilles sont reconvertis en apiculteurs pour reconstituer un écosystème dégradé. «Autrefois, pour récolter le miel, nous parcourions des dizaines de kilomètres à la recherche des ruches d'abeilles. Nous détruisions la végétation en coupant les branches des arbres et les arbustes et en enfumant les ruches d'abeilles» raconte Issifou Yacoubou, environ 55 ans, ancien chasseur de miel; avant de renchérir. «Avec tout cet effort, à peine, nous parvenions à récolter 25 litres de miel par an». Il indique ensuite avec regret qu'il leur faut abattre en moyenne 10 pieds d'arbres pour obtenir 10 litres de miel.
«Aujourd'hui», se réjouit-il, «nous faisons moins d'effort physique, au lieu d'abattre des arbres, nous fabriquons des ruches et nous avons le miel en abondance et de meilleure qualité».
Il précise: «Avec 10 ruches d'abeilles, nous parvenons à produire en moyenne, 100 litres de miel par an».
«Pour exercer ce métier de l'apiculture, il faut de la méthode, un bon sens de l'observation et beaucoup de minutie» explique, Sambieni Adam, Superviseur- Apiculture pour le compte du projet Forests4Future. «C'est l'attention portée par l'apiculteur à chaque détail qui rend le miel exceptionnel», ajoute-t-il avant de donner de façon succincte, les caractéristiques du métier de l'apiculture.
«Les méthodes apicoles doivent être adaptées à l'espèce et à la race des abeilles, au climat et à la végétation du lieu où sont posées les ruches. De cette végétation dépend la variété du miel» dit- Il en précisant que le miel produit à Yakabissi est essentiellement du miel bio.
Bien que la fabrication d'une ruche soit relativement aisée, il existe quelques normes à respecter, sans cela, la ruche ne sera pas entièrement fonctionnelle.
Les ruches fabriquées à Yakabissi pour élever les abeilles sont des ruches kényanes. Un modèle inspiré des ruches traditionnelles. Elles offrent un confort similaire à celui de l'habitat naturel avec un trou par lequel, les abeilles entrent et sortent de la ruche.
«Il est nécessaire de sélectionner avec soin les matériaux de construction, car certains produits nuisent à la santé des abeilles», avertit Sambieni Adam.
Parallèlement, l'apiculteur entretient les ruches et s'assure que chacune d'elles est pourvue d'une reine en bonne santé. Il contribue également à la restauration de la verdure en faisant du reboisement avec des plantes mellifères.
Les abeilles se nourrissent des plantes mellifères en récoltant le nectar et le pollen. Elles contribuent ainsi à la pollinisation, c'est-à-dire, à la reproduction des plantes à fleurs de toute la végétation.
Souleyman BILHA/ Nouvel ETALON
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